mercredi 19 septembre 2018

112. VOL COSMIQUE. PREMIÈRE RANDONNÉE


   J'ai l'impression que l'un de mes clients m'appelle. Sans doute un sentiment de culpabilité pour les avoir abandonnés.
   Raoul me  dépasse.  Nous  voyageons  à  la   vitesse   de   la   lumière.   300 000 kilomètres-seconde. Les photons émis par le soleil le plus proche sont à côté de nous, puis derrière nous. Nous atteignons rapidement Proxima Centauri, l'étoile la plus proche de notre système solaire, située à 4,2 années-lumière. Nous traversons son système et commençons à en examiner les planètes.
Rien de vivant là-dedans.
Nous repartons à 300 000 kilomètres-seconde en direction d'Alpha Centauri. Rien non plus. Il faut élargir la zone de recherche.
   Après avoir viré de bord à angle serré nous fonçons vers Sirius. Quelques planètes tièdes. Un peu de lichen. Beaucoup d'ammoniac.
Procyon ? Que dalle.
Cassiopée ? De la poussière et des vapeurs. Tau Ceti ? Je préfère ne pas en parler.
Delta Pavonis ? N'y allez pas, il n'y a rien à voir.
   Nous allons vite, d'étoile en étoile, de planète en planète. Nous traversons même le cœur des grosses météorites pour voir si les dieux ne s'y seraient pas cachés, par hasard.
   Le problème est que notre seule Galaxie a un diamètre de 100 000 années- lumière et contient 100 milliards d'étoiles. Autant dire que, proportionnellement, nous nous traînons comme des escargots sur un terrain de football. À chaque brin d'herbe correspond une rencontre avec une planète.
   Je ne cesse de penser à mes clients. Pourvu qu'ils n'aient pas besoin de moi ! Je suis sûr qu'ils sont en danger. Jacques est trop sensible. Igor est trop fier. Venus est trop fragile.
   Raoul m'envoie une pensée de réconfort. Il me demande de me concentrer davantage sur mes travaux d'explorateur. J'ai toujours une fraction de seconde de retard dans les virages. D'accord. Je promets de m'appliquer.
   Raoul, Freddy, Marilyn Monroe et moi visitons des centaines de planètes. Parfois nous descendons à la surface et n'y trouvons que de la rocaille. Pas la moindre trace d'intelligence.
   Je propose de n'" atterrir " que sur les planètes tempérées, avec des océans et une atmosphère. Raoul me répond qu'il n'y a pas de raison pour que la planète
où s'est rendue Nathalie soit identique à la nôtre, mais Freddy m'approuve. Mes critères suffisent à diviser par dix le nombre de planètes à explorer. Au lieu de deux cent milliards, il n'y en a désormais plus que 20 milliards...
   Nous ne nous attendions pas à être arrêtés par cet adversaire : l'immensité de l'espace.




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