lundi 17 septembre 2018

17. ENCYCLOPÉDIE


    HAPTONOMIE : 

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, Franz Veldman, médecin néerlandais rescapé des camps de concentration, estima que si le monde allait à vau-l'eau, c'était parce que les enfants n'étaient pas suffisamment aimés assez tôt.

    Il remarqua que les pères, préoccupés essentiellement par leur travail ou la guerre, ne se souciaient que rarement de leur progéniture avant l'adolescence. Il chercha alors un moyen d'intéresser le père dès la prime enfance, voire même durant la grossesse de la mère. Comment ? Par imposition directe des mains sur le ventre de la génitrice. Il inventa l'haptonomie, du grec hapto : toucher, et nomos, la loi.

La loi du toucher.




    Rien qu'en caressant attentivement la peau tendue de la mère, le père peut signaler sa présence à l'enfant et nouer un premier lien avec lui. L'expérience a prouvé que, très souvent, le fœtus sait reconnaître précisément entre plusieurs touchers celui appartenant à son père. Les pères les plus doués parviennent même à faire faire à l'enfant en gestation des pirouettes allant d'une main à l'autre.
     
   En constituant au plus tôt un triangle " mère-père-enfant ", l'haptonomie a pour mérite de responsabiliser davantage le père. De plus, la mère se sent moins seule dans sa gestation. Elle partage son expérience avec le père et peut ainsi lui parler de ce qu'elle ressent lorsque les mains de son compagnon se posent sur elle et son enfant. L'haptonomie n'est évidemment pas la panacée des enfances heureuses, mais elle ouvre probablement de nouvelles voies dans la vie affective et de la mère et du père et du fœtus. Jadis, dans la Rome antique, la coutume était d'entourer la mère enceinte de commères (littéralement cum mater : " qui accompagne la mère ").

    Mais il est évident que la personne la plus à même d'accompagner la mère dans son aventure demeure encore le père.

Edmond Wells,
Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu, Tome IV.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire