mercredi 19 septembre 2018

126. IGOR


   Cinq. Six. Sept. Et dix, qui fait la manche. J'ai abattu tous les soldats ennemis qui se sont aventurés dans ma rue. Il est midi. Le ciel est blanc. Le village fume et les mouches s'acharnent sur la viande encore tiède des combattants.
   Les ennemis sont morts, mais les amis aussi. Je ne vois plus un seul des nôtres. Je pousse le hurlement du loup. Le cri de ralliement n'est suivi d'aucune réponse. Je crois que j'ai eu de la chance. Je crois qu'il y a quelqu'un là-haut, au ciel, qui me protège. Bien sûr, je suis rapide mais j'ai quand même évité plusieurs fois comme par miracle de marcher sur une mine ou de recevoir une balle perdue.
   Ouais, j'ai sûrement un ange gardien. Saint Igor, merci. Je sais que je vais être rapatrié au camp pour y être réincorporé dans un nouveau commando de Loups et enchaîner d'autres missions pareilles à celle-ci. La guerre, c'est la seule chose que je sache bien faire. Chacun son truc. Je remets les haut-parleurs sur mes oreilles et je me repasse la Nuit sur le mont Chauve. Soudain, j'entends un hurlement de loup. Est-ce un vrai loup ? Non, c'est Stanislas. Il a raison, il doit avoir lui aussi un ange gardien.

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