mercredi 19 septembre 2018

162. ENCYCLOPÉDIE

EXTRATERRESTRE : Le plus ancien texte occidental mentionnant des extraterrestres est attribué à Démocrite, au quatrième siècle avant J-C. Il fait allusion à une rencontre entre explorateurs terriens et explorateurs non terriens sur une autre Terre située au milieu des étoiles. Au deuxième siècle, Épicure note qu'il est logique qu'il existe d'autres mondes similaires peuplés de quasi-humains.
    Par la suite, ce texte inspira Lucrèce qui, dans son poème De natura rerum, évoque la possibilité de l'existence de peuples non terriens vivant très loin de la Terre.
    Le texte de Lucrèce ne tomba pas dans l'indifférence générale. Aristote et plus tard saint Augustin tinrent à affirmer que la Terre était la seule planète habitée par des êtres vivants et qu'il ne pouvait en exister aucune autre car Dieu l'avait voulu ainsi et que c'était un cadeau unique. Abondant dans ce sens, en 1277, le pape jean XXI autorisa la condamnation à mort de toute personne mentionnant l'éventualité d'autres mondes habités, et il fallut attendre quatre cents ans pour que les extraterrestres cessent d'être un sujet tabou. Le philosophe Giordano Bruno, par exemple, fut envoyé au bûcher en 1600 pour avoir, entre autres, soutenu cette thèse.
    Cyrano de Bergerac écrit en 1657 son Histoire comique des États et Empires de la Lune, Fontenelle y revient en 1686 avec ses Entretiens sur la pluralité des mondes et Voltaire en 1752 avec Micromégas (Petit-grand), grand voyageur de l'espace descendu de Saturne en touriste sur la Terre.
    En 1898, H.G. Wells tire les extraterrestres de l'anthropomorphisme en leur donnant dans sa Guerre des mondes des aspects de monstres terrifiants aux allures de pieuvres montées sur vérins hydrauliques. En 1900, l'astronome américain Percival Lowell annonce avoir vu des réseaux de canaux d'irrigation sur Mars, preuve de l'existence d'une civilisation intelligente. Dès lors, le terme d'extraterrestre perd de son côté fantasmagorique. Il faudra cependant attendre Steven Spielberg et son E.T. pour qu'ils deviennent synonymes de compagnons acceptables.

Edmond Wells,
Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu, Tome IV.




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